mercredi 27 mai 2020

Ah mère la déception!



Le bonheur est la motivation

27 mai


Oui, toute école
Devrait mettre à jour son plan bonheur
L’excellence serait la pérennité
Des apprentissages heureux
Un élève heureux
C’est une victoire intelligente


Ah mère la déception!

Il m’arrive de prier pour que jamais la déception ne s’empare de mon esprit. Lorsque cela arrive, la seule chose que je puisse faire c’est fuir. Non pas que je sois lâche mais cela étouffe ma colère et davantage encore la tristesse qui couve sous ce feu intérieur que l’effort physique, marche et course tête en avant finiront par étouffer. Bien entendu, le pire c’est lorsque je me déçois moi-même et, fort heureusement, depuis quelques années, cela n’arrive plus et me donne un certain recul et une force certaine pour encaisser la déception échue d’autrui.
Il est vraiment des déceptions qui blessent à un tel point que la fissure deviendra crevasse et tout au fond, s’y morfond le pardon. Bien entendu, la déception est un risque et mes pensées parfois me porteraient à croire que la solitude est sans aucun doute un remède mais tout autant une autre maladie qu’on ne souhaite à personne si ce n’est lorsqu’elle relève d’un choix avéré.
J’aime beaucoup cette citation de Sénèque qui dit « la déception est bien moins pénible quand on ne s’est point d’avance promis le succès »… . Je réalise que la réussite vient plus facilement lorsqu’on ne s’égare point en mille et mille perspectives plus vaines les unes que les autres. Voyez l’enfant dans ses essais et erreurs, plaçant son envie et son plaisir bien avant toute satisfaction de réussite et même si sa patience est parfois mise à mal, il suffira d’un petit coup de pouce de l’adulte aimant et somme toute aimé pour relancer la machine de la réussite car, en vrai, je pense qu’il n’y a rien de pire que de décevoir un enfant.
Enfant, j’ai été déçu par les énormes failles des adultes, déçu par leurs vices, déçu par leurs airs supérieurs et leur incapacité à me comprendre tandis que j’ai pu toujours comprendre les ponts que certains dressaient via des actes précis et néanmoins blessants afin de me permettre de poursuivre mon cheminement.
Adolescent, j’ai dû puiser à l’eau du puits de bienveillance que, sans doute, l’un ou l’autre ange creusa pour moi afin de supporter les crevasses des adultes qui voyait en moi des mirages.
Adulte, j’ai été très souvent maladroitement crédule sans doute embarrassé de ma tenace carapace d’éternel enfant. Je me suis laissé emporter en adulescence comme un jeune mousse sur le navire d’un marin aguerri. J’ai pris des gifles, j’ai pris des gaffes comme si on voulait que je sois pêché et pêcheur tout à la fois. J’ai rarement bien compris les hommes et encore moins bien les femmes qui parfois me voulaient comme on veut une armoire aux tiroirs secrets. Sans être pourtant un adulescent, je pense que j’ai pu faire un premier naufrage salvateur comme il le fut sans doute pour Robinson lorsque je suis devenu père. Ce nouveau statut amorçant, peu à peu, l’éloignement de la déception et annonçant le plus serein de mes voyages.
Aujourd’hui, le temps a ridé mes sourires et mes regards. Je réalise que j’ai échappé à bien d’autres périlleux naufrages et que seule la colère, couteau aiguisé de mes rebellions aura permis de quitter les îles néfastes à mon bonheur. La déception a coulé mais n’en reste pas moins telle une ancre au bout d’un cordage démesuré. La déception est comme cette cloche sous la mer qu’un petit coquillage pourrait faire résonner par-delà les monts. Voilà pourquoi, il m’arrive de prier pour que cette cloche se taise longtemps encore et que plus jamais, bille en tête, je ne fasse des erreurs, je ne provoque des blessures en voulant parfois simplement déployer trop par grand vent mes grandes voiles pensant faire ainsi plus encore merveilleux voyages car je sais que moi aussi j’ai du décevoir…. 
Amère est la déception! Ah mère mais l'océan est si profond! 

1 commentaire:

  1. Ah merci Thierry pour cette belle page !
    J' aime bien " l' eau du puits de la bienveillance " et " le petit coquillage "

    "C' est parfois les plus petites choses qui nous sauvent " ai- je lu récemment !

    Christian Bobin :

    " Ne rien prévoir sinon l' imprévisible ,
    ne rien attendre sinon l' inattendu .

    - Christian Bobin -

    Bonne journée !


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