Chaque jour de confinement est comme un petit trou dans ma toile de vie.
Dans le miroir, soulevant rides et ridules mon sourire me renvoie, en un instant, des millions d'autres devenus des poussières sur la piste de ma mémoire.
Ainsi donc devenons nous ce que nous devions devenir...un beau reflet dans le miroir du temps qui passe...une tronche burinée que les yeux éclairent encore malicieusement et tout au fond une âme qui elle seule passera de l'ombre à la lumière.
Souvent, à une adolescente que j'accompagne je répète qu'elle doit oser rayonner. Je la compare à un soleil enfermé dans une boîte...peu à peu avec l'usure du temps qui passe et peut-être parfois du temps qui urge, un rayon passe puis un autre, la lumière est la plus forte, elle est comme la joie qui vient effacer l'ombre pour saluer la clarté....
Ainsi sommes-nous sans doute sans le savoir des corps passoires voués au passage de la lumière, de l'Essentiel...
Ainsi sommes-nous tous des êtres uniques, des miroirs ô beaux miroirs, polis mais pas sans défauts, piqués par les larmes, fêlés par les drames, brisés par les mélodrames, puzzles dans l'espérance et neufs dans la résilience mais perfectibles au fil du temps...
Miroir du temps qui passe, ne me montre pas l'homme que je suis devenu, montre moi avant tout le petit garçon que j'étais et le vieil homme que je serai et puis ramène moi au présent, le cadeau de la vie...
Passoire du temps qui masse, sois raisonnable avec ce corps qui s'use peu à peu mais qui peut encore beaucoup...
Et vous à qui je pense lorsque je me souris, vous mes parents, vous mes amis, que vos jours de confinement soient comme des petits trous dans votre toile de vie comme les étoiles qui dans la nuit nous rappellent que rien n'est jamais fini...
Rayonnez! Rayonnez! Même si ce n'est que pour vous! Un virus changerait peut-être la face d'un monde mais il ne pourra rien contre votre sourire dans le miroir...