Un long vol plané

 Le bonheur est la motivation

21 février

Il n'est pas facile

De se rendre aimable

Il semblerait qu'humainement

Rien ne soit naturel

Pourtant, tous les possibles

Sont dans la nature

Un long vol plané

Par-dessus les paysages de mon enfance, par-dessus mon village, par-dessus mes traces, par-dessus mes voyages rêvant parfois d’espace, par-dessus mes silences, par-dessus mes escapades, mes fuites, mes errances, par-dessus mes multiplications de saisons et en particulier de mes longs étés, je rêve d’être un oiseau planant infiniment longtemps.

Ce long vol plané entre terre et ciel serait comme une main caressant une joue, comme le vent chaud un soir en bord de mer. Ce long vol plané durerait jusqu’au mariage du soleil et des étoiles, jusqu’à ce que je devienne un oiseau de lune.

Ce long vol plané de l’être entre avoir été et être encore bercerait mes blessures et mes doutes.

Ce long vol plané de l’être sans aucun avoir sans doute, sans aucune fausse promesse, nourrirait mon âme comme un élixir distillé goutte à goutte.

Mes forces rassemblées en une seule pensée danseraient dans l’air de toutes les musiques que l’horizon absorberait en mille frissons.

Ma raison et ma déraison s’épouseraient entre chien et loup heureuses de prolonger le voyage. Sur une dune je me verrai vieillard rencontrant l’enfant jouant tard entre rires et pleurs. Sur une plage, je verrais pousser un arbre de Vie porteur de fruits secrets. A son pied, une femme alanguie ferait semblant de lire un livre invisible que porteraient des fleurs aux mille couleurs….

Un seul battement d’ailes et je repartirais pour mille ans…mille ans au minimum….