photo Canal C
Le
bonheur est la motivation
17
juin
Le
chemin que tu as parcouru
N'aura
jamais la même saveur
Que
celui à parcourir
Fais
en récolte de bonne choses
Pour
le festin à venir
Guillaume sweet home
J’ai
connu Guillaume quand il était déjà petit…heu, je veux dire
quand il était encore plus petit. C’était en 2002 et il allait
avoir 10 ans quand il entrouvrit la porte de la salle de son village
où j’animais depuis plusieurs années des ateliers théâtre.
Amoureux fous des déguisements, il fut ravi de tenir le premier rôle
de la création baptisée : « le roi de Noël » et
effectivement ce fut comme le premier sacre de ce bonhomme dont le
talent s’alliait avec un sens certain de la répartie et une petite
pointe de moquerie que, de temps en temps, je devais polir. Guillaume
prit place et même cour en ce jardin théâtral où son aisance
dévoilait une confiance déjà bien solide et une envie de tracer la
route avec maîtrise.
Adolescent,
il acceptait tous les projets et avec d’autres ados plutôt doués
atteignit des sommets du rire et du succès et nous étions hyper
connectés à un humour qui ouvraient les portes à l’esprit
créatif et la capacité d’improviser. Je pense que, nous nous
devons mutuellement de très bons moments et surtout de belles
créations qui auront marqué l’histoire des ateliers !
Adolescent je découvris l'univers des Monty Python,un univers qui
correspondait tout à fait à mon humour et à mes envies de création
qui m'animèrent très tôt. Un humour qu'il me plaisait de faire
découvrir aux jeunes comédiens qui de plus en plus nombreux
fréquentaient mes ateliers. Guillaume devint une sorte de phare très
allumé de la troupe !
Evidemment,
là où les jeunes prestaient et il faut dire que nous avons pas mal
bourlingué, tout le monde remarquait cet adolescent à la
personnalité déjà en relief comme si l’armure du petit roi
rayonnait au soleil du succès. Ce serait mentir de dire que
Guillaume était un jeune acteur facile car comme beaucoup d’ados
il y avait des jours avec et des jours sans et puis cette certaine
nonchalance qui les rende uniques. La force de Guillaume résidait et
réside certainement encore en cette faculté à pouvoir, en un
instant rassembler ses énergies et ses forces communicatives.
Lorsque
comme beaucoup de jeunes dont la majorité sonnait la fin de la
récréation et de la création, Guillaume s’engagea lui aussi dans
des études supérieures et nous nous perdîmes quelque peu de vue
jusqu’en 2017 où il me fit l’honneur et le plaisir de me convier
à participer à une émission télévisée retraçant son parcours.
Il faut dire que du haut- pas très haut- de son petit quart de
siècle, le jeune homme avait cheminé avec une réelle intelligence
et surtout un travail créatif des plus soignés. Il suffit de
regarder ses vidéos pour deviner combien il a pu faire vibrer
toutes les cordes de son arc, précieux instrument qui lui permet
parfois de faire mouche plus d’un million de fois !
Etre
connu, apprécié, attendu, désiré c’est aussi être sur la
sellette et donc, parfois en danger sachant que l’envie est de
voyager le plus longtemps ce que je souhaite de tout cœur aux jeunes
talents qui se glissent dans la cour des grands. Dans cette cour où
chacun ne rencontrera pas toujours un succès espéré, il faut aussi
composer avec les vieux de la vieille qui parfois, tentent
désespérément de s’accrocher mais tous n'ont pas l’aura d’un
Bedos et rares sont ceux qui peuvent nous faire rire en évitant les
travers dangereux ou les dessous de ceinture et les coups sur les
mêmes clous. Je pense que Guillaume Gui-home pourrait être un des
rares à rendre au rire sa vraie place et sa vraie valeur.
Ce
que j’aime chez Guillaume devenu en réalité Gui-home c’est
qu’il arrive à surfer sans sombrer dans le vulgaire car, même si
je suis le premier à le dire : « très souvent, ce
sont le cul et l’écu qui priment », faire rire avec
intelligence n’est pas à la portée du premier venu. Il y a là
l’espace pour une forme de don que, très tôt, Guillaume a su
maîtriser comme il a su garder le cap sur sa mer créative et
communicative. Intelligemment, le petit homme sait suspendre le jeu
quand il bat son plein plutôt que d’en abuser et de l’user
jusqu’à l’écœurement. J’ajouterais qu’il n’est pas
question pour lui de se transformer en marionnette à fils ou en
peluche de ventriloque. Guillaume sait d’où il vient et où il va
même si, bien entendu, il laisse une belle part au hasard et au
destin comme un « oui et non, oui et non » qui le pose en
équilibre sur le fil de sa vie artistique qui est aussi, finalement,
sans doute le fil de sa Vie !
Ah ! sur le fil de la Vie , Guillaume trace son art, son chemin d' artiste, d' humoriste , d' habile jongleur des mots .
RépondreSupprimerFélicitations à lui !
En écho quelques pépites de lumière émanent de cet extrait d' interview de Christian Bobin !
Belle journée !
Un extrait d' interview de Christian Bobin :
" L' HOMME- JOIE "
"J'ai entendu, il n'y a pas longtemps, un plâtrier siffler, mais - comment dire...? - il avait mille rossignols dans sa poitrine, il était dans une pièce vide, il enlevait un vieux papier peint, il était seul depuis des heures à cette tâche et il sifflait.
Et cette image m'a réjoui et j'ai eu comme l'intuition que cette humeur-là rinçait la vie, la lavait, comme si cette gaieté de l'artisan réveillait jusqu'à la dernière et la plus lointaine étoile dans le ciel.
Ça, vous voyez, ce sont des riens, des moins que rien, des micro-événements, des choses minuscules, mais ce sont ces événements qui fracturent la vie, qui la rouvrent, qui l'aident à respirer à nouveau.
Lorsque de tels événements adviennent, croyez-moi, vous le savez.
Vous le savez parce qu'une sorte de gaieté vous vient. C'est sans valeur marchande, la gaieté, sans raison, sans explication !
Mais c'est comme si, tout d'un coup, la vie elle-même passait à votre fenêtre avec une couronne de lumière un peu de travers sur la tête."
- Christian Bobin -