lundi 24 août 2020

Et maintenant, place au "raccrochage"



Le bonheur est la motivation

24 août


Les livres seront les pépites d'or de demain
Les chercheurs d'or voudront retrouver
Le goût d'apprendre en rêvant
Loin de toute connexion électronique
L'imagination sera héroïne hors la loi !


Et maintenant, place au « raccrochage »

ou comment ré-accrocher plutôt qu'abandonner...

"Hormis par magie, les pommes tombées au pied de l'arbre
 ne pourront être raccrochées...
mais on peut encore les empêcher de pourrir!"

La rentrée de nos ados est toute proche et il est temps pour moi de me préparer au mieux pour aider tous les élèves arrivés au bout de ce long temps des vacances ajouté au temps de confinement.
Impérativement, professeurs, éducateurs,directeurs devront s'unir pour que les élèves se retrouvent le plus vite possible heureux de revenir au quotidien apprendre et partager leurs savoirs.
Le partage me semble la première et incontournable étape ! Les élèves doivent être entendus avec attention et si leurs questions ne trouvent pas d'immédiates réponses, ce n'est pas grave ! Engageons nous pour que cette année 2020-2021 leur permette d'y répondre eux-mêmes.
Pour un accrochage réussi, il faut que la bienveillance mais aussi l'humour et la légèreté soient de la partie. Il faudra jongler du collectif à l'individuel et avoir le feeling nécessaire pour déceler rapidement toute difficulté, toute angoisse, toute proximité d'abandon. Les élèves vont devoir quitter un rythme plutôt paisible pour s'engager dans le rythme plus soutenu mais pas moins motivant offert par l'école. Certains sont fin prêts car ils aiment l'école et ne veulent pas « rater » leur Vie. D'autres vivotent encore et baignent tranquillement dans l'insouciance, ce qui, ma foi, demeure assez logique. Rappelons-leur ce que les apprentissages apportent, permettent, ce que l'aboutissement des études va leur offrir comme perspective et ne négligeons surtout pas leur personnalité ! Ne tombons pas dans les sillons bien trop profonds que trace la société actuelle. Osons amener les jeunes à définir leur avenir et à choisir une profession qui les rendra heureux. Le confinement nous a montré combien l'économie passait avant toute autre chose et combien les lobbyistes voulaient influencer présent et avenir. Apprenons aux jeunes à ne pas être dupes et aidons les à contourner ce système effaçant parfois très habilement la possibilité de création ou d'épanouissement dans une profession nouvelle.
En ce qui concerne le décrochage, j'espère que Madame la Ministre réalise qu'il n'y a rien de nouveau. Le décrochage existe depuis longtemps et il existera encore mais nous pourrions profiter de ce que ce temps de confinement aura apporté à chaque adolescent pour mieux les accompagner. N'oublions pas leur questionnement légitime et pour les plus âgés les nombreuses interrogations bien similaires aux nôtres face à l'avenir et les problématiques qui reviendront sur la table : climat, emploi, engagement politique sans négliger le projet de Vie et parfois même le sens de cette Vie.
Il est regrettable de voir la manière dont on a relégué leurs préoccupations louables pour le climat et pour l'avenir. Si on y ajoute l'abandon culturel, il faut craindre le pire et j'espère qu'ils réagiront.
Bien entendu, il est triste que l'on parle de socialisation des enfants et que l'on ne prône pas des écoles plus ouvertes  sur la Vie,sur l'Autre et je pense notamment aux écoles du fondamental !
Sortons ! Allons voir la vie autour de l'école ! Allons voir les fermes avant qu'elles ne deviennent des industries ! Allons voir la nature ! Apprenons activement ! Apprenons joyeusement! Invitons des artistes à l'école ! Créons des spectacles ! Invitons des personnes au parcours de Vie atypique, singulier mais riche ! Soyons créatifs ! Il y a énormément à faire pour que l'école soit avant tout un espace de Vie !
Personnellement, quand on voit comment évolue notre société et son manque cruel de vraies promesses, je peux comprendre le manque de motivation de nos jeunes ou le choix de certains parents qui optent pour l'école à domicile. Les peurs existent et sont légitimes.
Il est temps que l'Ecole emprunte un nouveau chemin de rencontre de l'élève en tant que personne et pas des élèves en tant que masse.
Notre école a une longue histoire et surtout un rôle humain et humanisant à prolonger. Sortir de St Joseph,cela doit continuer à dire : être diplômé ou certifié mais cela doit dire aussi : avoir un regard positif et profondément optimiste sur son projet de Vie. Cela devrait dire avoir conscience de posséder plusieurs cordes à son arc et surtout pouvoir envisager la coopération, la solidarité tout en envisageant une vie utile et heureuse.
Le ministère parle de déshérence ! La déshérence c'est encore pire que l'abandon et face à cela, il faut non seulement se retrousser les manches mais agir intelligemment avec énormément d'attention et de compréhension.
Comme vous, j'émerge de ce long temps de confinement et de vacances et je mesure l'enjeu de cette année 2020-2021 bien supérieur à l'enjeu que nous a imposé le coronavirus. Je gage que nous serons tous à la hauteur et que cette fois, en juin 2021, nous boirons à cette belle réussite, celle d'avoir mené chacun de nos élèves à bon port sans entrave mais plein d'idéal !

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