Le
bonheur est la motivation
20
mai
Quand
tu fais de l’humour
Fais-le
finement et respectueusement
Il
n’y a rien de pire
Qu’un
rire qui blesse
Quand la marelle perd ses cases
Ce lundi 18 mai
était le jour officiel de mon déconfinement. J’ai dû quitter
mon short et mes bottines pour reprendre mon sac et retrouver mon
agenda. L’école s’organise du mieux qu’elle peut pour que le
jeu des apprentissages reprenne mais bien qu’ils seront heureux de
se retrouver, je crains que les élèves n’aient déjà sauté à
pieds joints dans la case Ciel du jeu de leur petite enfance pour
prendre un envol loin de toute pression. Le jeu scolaire n’est pas
nul mais c’est comme si la marelle perdait ses cases clamant qu’il
est temps de passer à autre chose. J’ai comme l’impression que,
tous, nous nous réveillons lentement dans la cour de la Belle au
bois dormant. Le temps par moment semble s’arrêter et puis tout à
coup survole trois cases d’un seul élan. Alors, je sais qu’il
faut savoir lâcher prise et ne pas trop s’inquiéter d’une étape
manquée. Le temps ne fait pas toujours affaire avec tout. Le
confinement passe en déconfinement mais le passage se fait avec un
regard clair sur les semaines passées. Malgré tous les disparus
enfouis dans une crevasse énorme qu’il nous faudra combler et que
certains oublient bien trop vite, il faut honnêtement avouer que ce
furent de belles semaines. J’ai l’impression d’avoir déjà
respiré l’embrun des vacances à vie, d’avoir pris des années
d’avance, rattrapé et largué le temps perdu. Ma marelle passait
de cour en jardin, de jardin en forêt, de forêt en ruisseau et de
liberté en liberté. Aujourd’hui, découpée en zones précises,
l’école ressemble un peu, beaucoup à un lendemain de catastrophe
et force est de constater que l’avenir réclamera d’autres
aménagements loin de l’insouciance d’hier.
Pour nos jeunes, la
partie reprendra lentement et les joueurs reviendront sur la surface
apaisés et confiants mais aujourd’hui, je peux comprendre qu’ils
aient égaré la pierre à lancer sur la case « et après ? ».
Sans doute, certains responsables étaient-ils malades de voir tant
d’inaction voire d’oisiveté. Il est vrai que l’image véhiculée
par l’enseignement n’est pas toujours des plus resplendissantes
mais aujourd’hui, tout se réglera dans la cour entre quatre
yeux…car enseigner demeure certainement le plus belle chose à
faire au monde, transmettre des savoirs, de l’expérience et
surtout donner à chacun l’envie de déployer ses ailes et de
donner un sens magnifique à sa Vie et ce, bien au-delà du « je »
car le « nous » sauvera toujours le monde.
Quand la marelle
perd ses cases c’est qu’il est grand temps de chercher une longue
craie pour la redessiner plus belle que jamais dans la cour des
grands sentiments ou celle des miracles ou celle où les hommes de
demain jouent encore leur enfance avec une insouciance à l’épreuve
de tous les virus. Mon optimisme à toute épreuve les accueillera
avec un sourire masqué mais la voix donnera le ton de la confiance
et du réconfort car il leur en faudra aussi comme lorsque le premier
lancer loupe le paradis….
Très beau texte , Thierry ! Merci beaucoup !
RépondreSupprimerEn écho ,
Une citation paysagée de Louis Aragon et un texte de Libellule !
Excellente journée !
LOUIS ARAGON
Il y avait Notre-Dame, tellement plus belle du côté de l'abside que du côté du parvis, et les ponts, jouant à une marelle curieuse, d'arche en arche entre les îles, et là, en face, de la Cité à la rive droite…
- Louis Aragon -
LIBELLULE: dans les lettres du mot " MARELLE "
M-ômes et leurs enseignants,
A-mes et cœurs, citoyens du monde
R-oute de la nouveauté , de l' inventivité,
E-t de l' Espérance , il faudra sauter d' un pied sur l' autre
L-a craie en main , et le pinceau aux sept couleurs ,
L-' ardeur et la joie d' aimer , et l' audace en bandoulière
E-n parcourant l' univers et ses mystères ,
et dans nos oreillettes , un hymne toujours neuf à entendre
et que de beauté à faire émerger et surgir chaque jour,
n' est-ce pas cela , l' Amour !
Bonne route !
- Libellule , le 20 mai 2020 -